L’expérimentation au Moyen Âge Mercredi 2 mai 2012, 14h (Mons, Grands Amphithéâtres) Le rapport ambigu à l’expérience dans la tradition médiévale Prof. Isabelle Draelants (CNRS/Univ. Nancy, F)
Docteur
en histoire de l’UCL, Isabelle Draelants a centré sa thématique de
recherche sur la transmission des savoirs de la « philosophie naturelle
» dans l’Occident médiéval : les connaissances sur la nature acquises
ou héritées de l’Antiquité et du monde arabe, les frontières entre
savoirs licites et illicites, science et art, théorie et pratique. Elle
dirige le Centre de médiévistique Jean Schneider, laboratoire mixte
Université de Lorraine-CNRS , Nancy, e t est Responsable de l’Atelier
Vincent de Beauvais, Encyclopédisme et transmission des connaissances.
Directrice de recherche CNRS, elle est aussi chargée de cours à
l’Université de Nancy. Faire de l’or avec du cuivre : recettes du Moyen Âge et simulations expérimentales Le laiton, un alliage de cuivre et de zinc dont la couleur jaune et la brillance évoquent l’or, a fait la réputation des ateliers métallurgiques mosans au Moyen Âge. Par quelle alchimie le cuivre pouvait-il être teint en or, alors que le zinc n’était pas connu sous forme métallique ? Pour élaborer le laiton, les fondeurs avaient recours à la cémentation : dans un même creuset contenant de la calamine broyée, du charbon de bois et des tôles de cuivre, le minerai de zinc est réduit en métal gazeux à haute température et diffuse simultanément dans le cuivre solide. L’étude pluridisciplinaire des documents écrits, des déchets métallurgiques et des fours découverts lors de plusieurs fouilles archéologiques à Dinant et à Bouvignes, associée à la reconstruction expérimentale tant en laboratoire que sur le terrain tentent de caractériser ce procédé oublié et son économie. Archéologue
à l’INRAP depuis une quinzaine d’années, Nicolas Thomas est Docteur en
archéologie, spécialiste de la métallurgie des non-ferreux avec une
thèse consacrée au travail du cuivre en milieu urbain au bas Moyen Age
sous la direction de Paul Benoît. Il enseigne à l’Institut national du
Patrimoine et à l’Université Bordeaux 3 depuis plus de 10 ans et dirige
depuis 2009 avec Jean Plumier et Marie Verbeek un programme de
recherches pluridisciplinaire autour de la dinanderie mosane qui
l’amène fréquemment en Belgique. Il est d’ailleurs co-directeur de deux
mémoires de master à l’UCL. En parallèle avec son expérience
d’archéologue classique (fouilles), il s’est aussi familiarisé avec
l’ana lyse des matériaux, la métallographie, la microscopie MEB-EDS /
PIXE / Diffraction des rayons X, et il pratique l’archéologie
expérimentale par la fabrication d’analogues. |