L’organisation internationale en chimie au début du XXe siècle
Mercredi 26 mars 2014;14h (UCL, site de l'hôpital St-Luc à Woluwé, Faculté de pharmacie, Salle Couvreur)
À l’origine de l’IUPAC : l’Association internationale des sociétés chimiques (1911-1919)
Dr Danielle Fauque (Club d’histoire de la chimie SCF/Université Paris
Sud, Orsay)
Le
26 avril 1911, les délégués de la Société chimique de France, de la
Chemical Society of London, et de la Deutsche chemische Gesellschaft
signaient à Paris l’acte de naissance de l’Association internationale
des sociétés chimiques (AISC). Cette association se donnait pour tâche
principale d’établir des règles internationales de nomenclature, de
définir les standards et d’harmoniser la publication des mémoires et de
leurs extraits. Willem Ostwald, élu président, fut chargé d’organiser
la seconde réunion à Berlin en avril 1912. Durant cette année écoulée,
les sociétés néerlandaise, suisse, américaine et italienne avaient
adhéré au projet. Des discussions s’engagèrent ensuite pour
associer l’AISC au projet d’un Institut international de chimie Solvay,
ce qui se conclut en septembre 1913 à la réunion de Bruxelles. L’AISC
bénéficierait alors d’un secrétariat permanent dans ce futur institut
et devrait organiser autant qu’il était possible ses conférences à
Bruxelles. A partir de 1914, l’AISC suspendit ses activités durant la guerre puis fut dissoute en 1919.
Docteur
en physique, Danielle Fauque s’est formée à l’histoire des sciences et
a obtenu un doctorat en histoire des sciences, tout en gardant une
activité dans l’enseignement qui a largement dépassé la simple présence
en classe. Chercheur associée au Centre Alexandre Koyré, puis au Groupe
d’histoire et de diffusion des sciences d’Orsay (GHDSO), elle a aussi
enseigné l’histoire générale des sciences et est membre active dans
plusieurs sociétés scientifiques dans ce domaine. Actuellement
présidente du Club d’Histoire de la Chimie, elle est en charge d’un
projet international sur la valorisation du fonds imprimé de la Maison
de la chimie, conservé à la Bibliothèque universitaire des Sciences
d’Orsay depuis 1965. Histoire mouvementée de la création de l'Institut international de chimie Solvay
Prof. Franklin Lambert (ULB/IIPC) Associé
depuis plus d'une année au fonctionnement de l'Institut international
de physique Solvay, le roi Albert indique en 1913 qu'il accepte
d'apporter son soutien à la fondation que Solvay s'apprête à
créer pour la chimie. Mais pourquoi ce patronage royal ? Et pourquoi la
physique avant la chimie ? Nous verrons que Solvay aurait accordé une
priorité à la chimie si un concours de circonstances ne l'avait amené à
modifier ses premières intentions au profit de la physique. Il
apparaîtra également que les difficultés liées à sa fondation pour la
chimie exigèrent des efforts autrement plus importants que ce qui lui
fut imposé dans le cas de la physique. Nous verrons enfin que
l'histoire de la création de l'Institut de chimie Solvay nous renseigne
sur deux points: la situation de la chimie au début du vingtième siècle
(notamment en Belgique), et la personnalité du fondateur (sa
profonde connaissance des hommes et son obstination à ne se
reposer que sur ceux dont les convictions peuvent s'harmoniser avec les
siennes).
Docteur
en sciences (physiques), Franklin Lambert enseigne à l'Université
Pontificale de Rio de Janeiro, pour revenir à la VUB en 1974. Il fut
CERN-fellow avant d’être nommé chargé de cours puis professeur en
physique théorique et mathématique à la VUB en 1988. Ses travaux de
recherche se sont alors concentrés sur certains aspects de la dynamique
non-linéaire: la théorie des solitons et des systèmes complètement
intégrables. La charge d’un cours d'histoire de la physique lui a donné
le goût de l'histoire des sciences, et l’a poussé à prendre une
retraite anticipée en 2005, pour s’y consacrer pleinement. Ce souhait a
été renforcé par ses contacts au sein des Instituts internationaux de
physique et de chimie fondés par E. Solvay (l'IIPC).
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