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Sciences Naturelles en Inde

Mercredi 29 janvier 2014, 14h (ULB, Campus du Solbosch, Bibliothèque des Sciences Humaines,
niv.2, salle 2VIS)

La place des sciences naturelles dans les savoirs de l'Inde ancienne

Prof. Christophe Vielle (FNRS, Université catholique de Louvain)

    Il y a beaucoup de savoirs en Inde ancienne, encyclopédiques et d'une très grande technicité. Parmi eux on peut trouver ce qui répondrait au concept strict (mais ambigu) de « sciences » : celles dites naturelles ou plus ou moins exactes, bâties sur l'expérimentation, la formalisation ou la quantification. Mais celles-ci n'existent pas comme telles (que la tradition occidentale les a définies), de façon autonome, dans le vaste champ de la culture littéraire sanskrite, sauf peut-être, en ce qui concerne la formalisation, dans le domaine de la linguistique (phonétique et morphologie). Car les premiers dévelop-pements de la géométrie appartiennent à l'art complexe du rituel védique. Tout remarquables que ces exposés techniques puissent être par certains de leurs contenus (méthodes de calcul, etc.), il y manque d'observations ou de démonstrations à proprement parler, même s'il existe parallèlement une théorie de la connaissance et une logique très abouties, exprimées selon différentes « vues ». La physique reste spéculative, consistant en une énumération des principes de l'univers ou en une classification des substances naturelles élémentaires. Mais la Nature n'est pas étudiée pour elle-même, seulement dans ses aspects pratiques. Une physiologie originale se trouve néanmoins dans la médecine ou l'art vétérinaire, lesquels se distinguent surtout par une pharmacie détaillée basée sur une connaissance empirique extraordinaire des effets des différents végétaux. Les minéraux, qui sont aussi utilisés dans la fabrication des remèdes, verront quant à eux leur usage et surtout leurs « transformations » se préciser dans une alchimie, aux fins essentiellement magiques.

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Après un double master en philologie classique et en orientalisme, Christophe Vielle s’est spécialisé en indianisme et a défendu une thèse sur l’histoire comparative des grands récits épiques des mythologies grecque et sanscrite, couronnées par le prix Franz Cumont décerné par l’Académie. Après un post-doctorat à Oxford, il a été nommé chercheur qualifié du FNRS et chargé de cours, puis professeur à l'Institut orientaliste, où il enseigne le sanskrit et les matières relatives à l'Inde ancienne à l’UCL. Fondateur de l’Association Belge d’Indologie, il est aussi membre du Ghent Centre for Buddhist Studies, International and editorial Board of the Dubrovnik International Conference on the Sanskrit Epics et éditeur des Publications de l’Institut Orientaliste de Louvain. 

 
Visite guidéede l'exposition   Art et Savoir de l'Inde  (dans le cadre d’Europalia-Inde)

Dr Jean-Michel Delire (ULB et HEB)

La civilisation indienne, depuis ses débuts dans l’Indus, a apporté aux sciences une contribution originale, malheureusement méconnue. Parmi les apports les plus importants, on peut citer entre autres : le système décimal qui s’est étendu en Europe puis au monde entier via le Moyen-Orient, la géométrie des rituels védiques anciens, à l’origine de problèmes célèbres comme la quadrature du cercle ou l’extraction de racines carrées, de grandes innovations en astronomie et en matière d'instruments d'observation ou encore la tradition médicale ayurvédique. Sans oublier l'architecture et les nombreux jeux d'origine indienne, cette exposition s'adresse à l'homme de la rue, les écoliers et les professeurs avec l'ambition de lever le voile sur des aspects bien moins connus mais néanmoins essentiels de la culture indienne.

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Mathématicien et indianiste, Jean-Michel Delire enseigne le cours de Science et civilisation de l'Inde - Textes Sanskrits  à l’ULB. Il est aussi enseignant à la Haute École de Bruxelles où il forme de futurs enseignants en mathématiques, bacheliers en mathématiques, et enseigne aussi à l’Institut des Hautes Études de Belgique (ULB). Il est membre de la Société Asiatique (Paris) et membre de l'International Association of Sanskrit Studies. Il a été lauréat du Prix du CEPULB (1991) pour l'aptitude à la vulgarisation de connaissances scientifiques dans le cadre du Centre Altaïr et est aussi un membre actif du Centre National d’Histoire des Sciences dans le cadre duquel il a notamment participé au projet « Mesurer le Ciel et la Terre. Comprendre la science à travers l’art et l’histoire » avec ses étudiants.

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