L’aventure des Éléments d’histoire de la chimie a débuté à l’occasion d’un colloque consacré à l’histoire de la chimie au XVIIème siècle.Ce colloque rassemblait treize orateurs, belges et étrangers, invités à exposer leurs recherches et réflexion sur l’émergence de la chimie et de la figure du chimiste entre deux évènements clefs : 1597, premier traité de chimie écrit par Libavius et 1697, première mention par Stahl de sa théorie du phlogistique, qui constitue la première tentative d’explication théorique des phénomènes chimiques.Au cours de ce colloque, la présence de nombreux enseignants surprit d’autant plus que le niveau scientifique des contributions était volontairement élevé et que les communications portaient sur les derniers acquis en matière d’histoire des sciences.Force était de constater qu’il y avait là une attente de la part des enseignants de sciences, et plus particulièrement ceux de chimie, en matière d’histoire des sciences, qu’il s’agisse de formation ou d’information.En réalité la question n’est pas neuve en Belgique et il y eut par le passé des initiatives pour tenter de rencontrer cette attente tout en sachant pertinemment bien que l’histoire des sciences en tant que telle n’a pas encore gagné droit de cité dans nos universités.
À l’attente spontanée d’un grand nombre d’enseignants, s’ajouta bientôt un autre incitant: l’introduction des dimensions historiques et philosophiques dans l’enseignement des sciences. Au sortir du colloque, les organisateurs ont donc réfléchi à une formule de formation destinée tout particulièrement aux enseignants de chimie. C’est ainsi que naquirent les Éléments d’histoire de la chimie.En 1998-1999, un cycle de conférences consacré à l'histoire de la chimie fut mis sur pied a été organisé principalement, mais pas exclusivement, à l'adresse des enseignants en sciences du secondaire.L'objectif des Éléments d'histoire de la chimie était de répondre à une demande de la part des enseignants eux-mêmes, qui se voient invités par les nouveaux programmes à introduire leurs élèves à la dimension historique des acquis scientifiques, alors que rien dans leur formation ne les y prépare.Il est surprenant de constater combien vieillies sont les informations qui circulent dans le grand public en matière d'histoire des sciences ; il n'est pas rare de trouver dans des ouvrages récents des lieux communs que les historiens des sciences ont évacués depuis belle lurette.

Le rôle de cette formation continuée hors norme est celui d'une interface : permettre la rencontre, dans un cadre convivial, entre les enseignants, leurs attentes et leurs contraintes pédagogiques, d'une part, et des historiens des sciences de haut niveau d'autre part.Ces derniers ne sont pas là pour dire où et comment (bien) introduire l'histoire des sciences au sein des cours de sciences, mais au contraire pour répondre aux demandes d'information des enseignants et leur présenter les acquis récents des recherches en la matière.Pour preuve, cette année les thèmes ont été déterminés par les auditeurs eux-mêmes.Un syllabus présentant des documents soigneusement sélectionnés ainsi qu'une introduction circonstanciée est destiné à prolonger les résultats de ces rencontres dans l'enseignement proprement dit.

Dans le même esprit, il n'est pas question de retracer dans tous ses détails une histoire de la chimie, qui est particulièrement complexe il est vrai. Voilà pourquoi la formule des Éléments a été privilégiée.Il s'agit, à chaque réunion, de se concentrer sur un thème ou un épisode significatif, et de faire le point sur les connaissances historiques que nous en avons.De la même façon que l'ensemble des éléments présentés par le Tableau périodique de Mendeleïev décrivent par leurs combinaisons les monde qui nous entoure, de même la suite de ces éléments permet de construire petit à petit une vision de l'histoire de la chimie.

L'initiative a rencontré un vif succès non seulement auprès du public enseignant visé mais aussi auprès des formateurs d'enseignants, et des jeunes et des futurs licenciés.Les auditeurs ont afflué de toute la Belgique, tous réseaux et origines linguistiques confondus.C'est dire si cette formation est la bienvenue.Mais ce cycle de conférences a aussi touché un public plus général de chimistes et de scientifiques s'interrogeant sur les origines et les vicissitudes de la science de leurs prédécesseurs.Enfin du côté des sciences humaines, les Éléments d'histoire de la chimie prouvent à ceux qui en doutent encore que la chimie, au même titre que les autres sciences, fait partie intégrante de notre culture.Il s'agit cette année d'un cycle élargi, le nombre journées de conférence ayant été doublé.Les conférenciers proviennent de la francophonie au sens large : ils parlent tous français mais travaillent en Allemagne, France, Belgique, Espagne ou encore Canada.C'est dire la variété et la richesse qui est ainsi mise à disposition des participants.