Mémosciences

 

La chimie passe au vert

Mercredi 20 mars 2013, 14h (Bruxelles, Salle Couvreur)

Les atomes résonnent à Trébeurden...
   Quel lien entre Rudolf Mössbauer (prix Nobel 1961) et la pollution des côtes bretonnes ?

Prof. Bernard Mahieu (UCL/Méosciences)

Que diable peut-il y avoir de commun entre la résonance des atomes, le prix Nobel de Rudolf Mössbauer et la pollution des côtes bretonnes ?
Peut-être la Trébeurdenite, un minéral inédit découvert par le professeur Génin dans les sédiments marins et susceptible d'apporter un remède à la prolifération anarchique des algues vertes ? Pour l'analyse de ce remarquable composé de fer, la spectroscopie de résonance nucléaire mise au point en 1957 par Rudolf Mössbauer a été un outil essentiel. L'exposé présenté par Bernard Mahieu vous fera découvrir, par des exemples simples, les spécificités de cette spectroscopie très particulière et vous fera connaître le parcours scientifique de celui qui fut un des plus jeunes lauréats du prix Nobel, en 1961.

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Bernard Mahieu a effectué toute sa carrière à l'université de Louvain. Après un doctorat en chimie nucléaire, dans le laboratoire des professeurs Capron et Apers, il s'oriente vers la chimie organométallique, pour l'étude de laquelle il se spécialise en spectroscopie Mössbauer. Simultanément, il collabore aux travaux pratiques de physique des futurs médecins et vétérinaires, à Louvain-la-Neuve. A l'institut Marie Haps, il est en charge du cours d'électricité destiné aux étudiants en audiologie. Il dispense également un enseignement théorique et expérimental en chimie analytique à Louvain-la-Neuve et à Woluwé. Agrégé de l'enseignement supérieur en 1994, il participe, de 2004 jusqu'à son éméritat en 2010, à la formation en physique générale des pharmaciens, dentistes et médecins à Woluwé et à celle des chimistes, en chimie nucléaire, à Louvain-la-Neuve. Passionné par l'enseignement et l'histoire des sciences, Bernard Mahieu anime depuis 15 ans, avec Brigitte Van Tiggelen, l'ASBL Mémosciences. Il est également président de l'Association des Chimistes de Louvain.

Les diagrammes de Pourbaix du fer : rôle des rouilles vertes en corrosion des aciers, minéralogie des zones humides et chimie verte

 Prof. Jean-Marie R. Génin (Institut Jean Barriol / Université de Lorraine, F)

Des composés ferreux-ferriques étudiés initialement afin de comprendre la corrosion des aciers et couramment dénommés « rouilles vertes » en raison de leur couleur ont la propriété de réduire tout polluant oxydant tout en étant régénérés par les bactéries ubiquistes ferriréductrices en milieu anoxique. Dans la lutte contre la prolifération des algues vertes dans les régions côtières à agriculture intensive, cette caractéristique des « rouilles vertes » permet d’envisager désormais une solution curative alors que seules des méthodes palliatives sont à ce jour proposées. La découverte récente des trois minéraux dont la structure est analogue à celle des rouilles vertes de synthèse, fougèrite, trébeurdenite et mössbauerite, dans les gleys continentaux et les marais maritimes ainsi que leur rôle dans la dépollution des eaux naturelles constituent la caution écologique du procédé proposé. Nous verrons enfin comment les diagrammes thermodynamiques « potentiel d’électrode- pH » (Eh-pH) tels que promus par le chimiste belge Marcel Pourbaix permettent de bien comprendre le mécanisme d'action des « rouilles vertes ».
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Jean- Marie Génin a reçu une formation d’Ingénieur civil des Mines de Nancy, qu’il a complétée par un doctorat en Materials Science & Metallurgical Engineering à la Carnegie Mellon University (Pittsburgh, USA). Revenu en France, il a décroché le titre de Docteur ès Sciences-physique du solide, à la Faculté des Sciences-Paris XIII (Orsay) . Il est titulaire de nombreuses récompenses et prix scientifiques, dont le Rist Award of the French Metallurgical Society (1972). Durant de très nombreuses années, il fut le président du “Groupe Francophone de Spectrométrie Mössbauer”. Professeur de l’Etat Solide et Sciences des Matériaux à l’Université Henri Poincaré de Nancy, il y fonde le premier département des Sciences des Matériaux de France à l’Ecole Supérieure des Sciences et Technologies de l’Ingénieur de Nancy” (ESSTIN),  est directeur du Laboratoire de Spectrscopie Mössbauer de 1972-1985, puis à l’Institut Jean Barriol (UHP/CNRS) de 1985 à 2008.
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