Mémosciences

 

Chimie et matérialisme chez les philosophes du XVIIIème siècle

Mercredi 5 décembre 2012, 14h (Bruxelles, Salle Couvreur)

Peut-on être comprendre la chimie au 18e siècle sans être matérialiste ? Le cas de Berkeley

Dr Luc Peterschmitt (UMR 8163 CNRS-Université Lille 3, F)

Dans cette communication, j‘entends examiner de façon critique la philosophie de la chimie que propose George Berkeley dans son dernier ouvrage, la Siris, paru en 1744. Contre ce qu’il identifie comme le matérialisme et son corollaire athée, Berkeley soutient que l‘on peut interpréter la chimie en des termes purement phénoménistes, sans jamais avoir recours à la notion de substance matérielle. Cela le conduit à relire la notion de « principe » en chimie : selon lui, ce terme désigne soit des corps (en droit susceptibles d’être perçus), soit des lois (des relations entre les phénomènes).
J‘essaierai de voir dans quelle mesure peut-on dire que les substances corpusculaires des chimistes sont perceptibles ; et dans quelle mesure peut-on dire que les chimistes en découvrant des relations entre ces substances mettent au jour des lois de la nature.
Toutefois, les difficultés de la position de Berkeley ne conduisent pas à la nécessité du matérialisme. Il se pourrait bien qu’en miroir, elles éclairent le problème de toute philosophie qui, à ce moment, cherche à fonder la chimie.

   retour

Docteur en philosophie et histoire des sciences, Luc Peterschmitt est rattaché à l’Unité Mixte de Recherche « Savoirs, Textes et Langages » (CNRS-Université Lille 3). Ses travaux portent sur l’intersection entre l’histoire de la philosophie moderne et l’histoire des sciences, en particulier la chimie. Sa thèse a été publiée chez Garnier sous le titre  Berkeley et la chimie. Une philosophie pour la chimie au 18e siècle (Paris, 2011).  Parmi d’autres travaux, il faut citer : « Fontenelle et la chimie : la recherche d’une “loi fondamentale” pour la chimie », Methodos, 12 (2012) ; Espace et métaphysique de Gassendi à Kant, Paris, Hermann (à paraître).

Le matérialisme de Diderot et la chimie

 Dr François Pépin (Université Paris Ouest Nanterre et CERPHI-UMR 5037, F)

Aujourd’hui, pour la plupart des citoyens, les sciences connues sont celles vues dans l’enseignement secondaire. Elles conditionnent une part de leur vision du monde, de la société. En Belgique, depuis la Révolution française jusqu’à l’apparition du rénové (1971), l’enseignement secondaire a subi plusieurs modifications. Dans cet exposé, celles-ci sont rappelées. En parallèle, l’évolution des programmes, des horaires et des moyens mis à la disposition des enseignants (manuels, matériel, locaux) sont présentés.

François Pépin est agrégé et docteur en philosophie. Enseignant en classes préparatoires au lycée Louis le Grand à Paris, il est aussi chargé de cours à Paris Ouest-Nanterre et chercheur associé au CERPHI-UMR 5037. Ses travaux portent sur la philosophie moderne, plus particulièrement les Lumières françaises, ainsi que sur l’histoire et la philosophie de la chimie et des sciences du vivant. Sa thèse de doctorat vient d’être publiée chez Garnier : La Philosophie expérimentale de Diderot et la chimie. Philosophie, sciences et arts (Paris, 2012). Parmi les autres publications récentes concernant la chimie : « La chimie et l’Encyclopédie », dir. avec Christine Lehman, Corpus, revue de philosophie, n° 56, 2009 et Les Matérialismes et la chimie. Perspectives philosophiques, historiques et scientifiques, dir., (Paris, Editions Matériologiques, 2012). Il est l’un des fondateurs des éditions Matériologiques (http://www.materiologiques.com).

© Copyright Mémosciences asbl • designed by Rose Avril