Kepler, cristallographe
Prof. F. Hallyn (RUG)
On abordera brièvement les relents d'alchimie
dans les textes de Kepler, mais au centre de l'exposé, il y aura un petit
texte peu lu: De nive sexangula (De la neige sexangulaire). Cet ouvrage est
souvent considéré dans ses rapports avec la cristallographie moderne. A un
tel propos, qui est avant tout attentif au "progrès", on en préférera un
autre, qui situe la problématique dans le cadre conceptuel et imaginatif
où elle apparaît et où une réponse est proposée – c’est-à-dire, en ce qui
concerne Kepler, dans le contexte d'une esthétique géométrique qui embrasse
toute la Création, depuis la forme globale du cosmos jusqu'aux petits flocons
de neige, et qui fait du monde un miroir indéfiniment replié sur lui-même.
Fernand Hallyn est Professeur ordinaire
à l'Université de Gand. Romaniste de formation, il s’intéresse à la littérature
scientifique, qu’il s’agisse de grands textes fondateurs ou de littérature
moins connue, comme celle qui circulait dans nos régions au XVIème siècle
par exemple. Ses principales publications: La structure poétique du monde:
Copernic, Kepler (Paris, Seuil, 1987; trad. améric. New York, 1990); Galilée:
Le Messager des étoiles (Seuil, 1992), Le sens des formes. Etudes sur la
Renaissance (Genève, Droz, 1994); Les Olympiques de Descartes. Textes et
études (Droz, 1995); Metaphor and Analogy in the Sciences (Dordrecht, Kluwer,
2000). Ses recherches actuelles sont centrées sur Maxwell.
Esthétique de la chimie
Prof. P. Laszlo (ULg et École Polytechnique, Palaiseau, F)
Dans ces prolégomènes à une esthétique de la chimie, onze thèses distinctes sont présentées, puis soumises à la critique:
(i) La nature offre ce qu'il y a de plus beau
(ii) L'artificiel est le summum du beau
(iii) L'invisible est encore plus beau que le
visible
(iv) La chimie tient sa beauté de sa logique
interne
(v) La chimie tient sa beauté de son
imprévisible
(vi) Le beau, dans tout changement, vient de
ses éléments invariants
(vii) Le beau, dans tout changement, est
l'instant fugace
(viii)Le beau de la chimie lui vient de ce qu'elle
est science du complexe
(ix) Le beau, dans la chimie, lui vient de ce
qu'elle est une science du simple
(x) La beauté de la chimie est son harmonie
profonde
(xi) Un nouvel art contemporain est né
Après un doctorat ès sciences à la Sorbonne
et un séjour à Princeton, Pierre Laszlo fut nommé professeur à l'Université
de Liège, où il exerça de 1970 à 1999. Il a également enseigné la chimie
à l'école Polytechnique de Palaiseau à partir de 1986. Auteur de nombreuses
publications dans le domaine de la chimie organique, on lui doit aussi des
livres de vulgarisation à l'intention du grand public. Ses derniers ouvrages
parus sont L'architecture du vivant (Flammarion, Paris, 2002), Pourquoi la
mer est-elle bleue et Peut-on boire l'eau du robinet? (Le Pommier, Paris,
2002), Terre et eau, air et feu (Le Pommier, Paris, 2000), Miroir de la
chimie (Le Seuil, Paris, 2000), et Le savoir des plantes (Ellipses, Paris,
2000). En 1999, Pierre Laszlo s'est vu attribuer le Prix Maurice Pérouse
de la Fondation de France pour l'ensemble de son oeuvre de popularisation
de la science.