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Chimie
et pharmacie au tournant du XIXe siècle : destins croisés
La chimie, la pharmacie
et la Révolution Française
Dr J. Simon (MPI für Wissenschafts-geschichte,
Berlin, Allemagne)
Avant la nouvelle chimie de Lavoisier, la
chimie en France était étroitement liée à la
minéralogie et à la médecine, et plus particulièrement
à la pharmacie. Un des acquis de la révolution chimique fut
l’établissement d’une nette distinction entre la chimie comme science
théorique à part entière et la pharmacie comme art
chimique. Dans cette contribution, il s'agit de montrer comment Lavoisier
et ses collègues, Antoine-François de Fourcroy en particulier,
ont cherché à éloigner la chimie de ses racines en
pharmacie, et comment les pharmaciens ont réagi en établissant
une version scientifique de leur propre discipline.
Après avoir étudié
la chimie et la philosophie des sciences à Londres, Jonathan Simon
a présenté à Pittsburgh une thèse sur les relations
complexes entre chimie et pharmacie au temps de la révolution chimique.
Depuis, il a étendu cette thématique à des périodes
plus récentes, analysant entre autres l'histoire de la strychnine,
et a par ailleurs étudié les préparations anatomiques
d'Honoré Fragonard. Il travaille actuellement dans le groupe d'histoire
et de philosophie de la chimie et de la biochimie de l'Institut Max Planck
d'Histoire des Sciences à Berlin.
Mateu
Orfila (1787-1853) : chimie et toxicologie pendant la première moitié
du XIXe siècle
Dr J. R. Bartomeu (Universitad
de Valencia, E)
Mateu Josep Bonaventura
Orfila i Rotger, né a Minorque, a étudié la médecine
à Paris où il suivit les cours de chimie de Vauquelin et
Thenard. En 1817, il succède à Thenard pour les cours de
chimie à l’Athénée et publie la première
édition des Elémens de chimie médicale, qui, avec
huit éditions successives jusqu’en 1851, sans compter les abrégés
et les nombreuses traductions, surpassent en rayonnement les autres manuels
français de chimie de la première moitié du XIXème
siècle. Nommé professeur de médecine légale
dès 1819, il succède à Vauquelin en 1823.
La publication du traité d'Orfila
survient en pleine controverse entre “vitalisme” et “chimisme”. Protagoniste
de ce débat, Orfila devient aussi un expert reconnu en toxicologie
avec sa Toxicologie générale, maintes fois rééditée
et traduite en plusieurs langues. Il est appelé comme expert dans
des affaires d’empoisonnement, dont la plus célèbre est sans
doute “l’affaire Lafarge” (1840), dans laquelle, il emploie l'appareil
de Marsh pour détecter l’arsenic. Ces méthodes furent
violemment critiquées par François-Vincent Raspail, et la
polémique passionna rapidement l’opinion publique.
C’est l’occasion de discuter la consolidation
du rôle du scientifique comme expert de l’État au XIXème
siècle, le statut de la preuve scientifique dans les affaires judiciaires
et les conditions nécessaires pour l’acceptation des instruments,
tel l’appareil de Marsh, comme outils sûrs et fiables dans les recherches
scientifiques et toxicologiques.
Chimiste de formation, Jose Ramon Bartomeu-Sanchez
a rédigé une thèse sur la science et le gouvernement
durant la période napoléonienne en Espagne. Ses projets de
recherche ont pour thème Mateu Orfila et les manuels de chimie français,
et il enseigne l'histoire des sciences, de la chimie et de la terminologie
scientifique à l'Université de Valence.
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