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Les voies de transmission de l’alchimie

Mercredi 23 mars 2011 à 14h (UCL, Salle Couvreur)

L’alchimie grecque et son développement historique : des origines égyptiennes aux premières traductions syriaques

 Dr Matteo Martelli (Humboldt Universität, Berlin)

Mon exposé sera focalisé sur les origines de l’alchimie dans l’Égypte gréco-romaine et sur les premières traductions syriaques des traités alchimiques grecs, en discutant d’abord l’étymologie et la valeur du mot même d’alchimie, qui témoigne dans sa polysémie le long développement de la discipline. Les écrits pseudo-démocritéens - partiellement transmis soit en grec soit en syriaque - seront le premier objet de mon investigation : ils représentent, en effet, les plus anciens textes d’alchimie aujourd’hui connus et, à travers leur tradition, ils permettent de suivre quelques étapes d’un processus culturel complexe qui, à partir de l’Antiquité tardive, a mené à la constitution d‘un savoir alchimique hérité d’abord par les arabes et puis par l’Occident latin. 

Matteo Martelli a étudié la philologie classique à l’Université de Bologne et c’est à l’Université de Pise qu‘il a obtenu en 2007 un doctorat consacré à deux commentateurs des oeuvres alchimiques du Pseudo-Démocrite : Zosime de Panopolis et Synesius. Il a par ailleurs étudié l’arabe et le syriaque. Il a effectué des séjours pré- et post-doctoraux au Centre des doctrines de la fin de l’Antiquité et du haut moyen-âge à Paris, ainsi qu’à la Chemical Heritage Foundation à Philadelphie (USA).

Il est aujourd’hui chercheur à l’Institut für Klassische Philologie de la  Humboldt Universität de Berlin, dans le cadre du programme “Medicine of Mind, Philosophy of the Body.Discourses of Health and Well-Being in the Ancient World”.

La transmission de l’alchimie arabe au monde latin (XIIe-XIIIe siècles)

 Dr Sébastien Moureau (Univ. Nancy 2, UCL)

 A partir du XIe siècle, apparaît dans l’Occident latin un mouvement de traductions de textes arabes qui prend toute son ampleur aux XIIe et XIIIe siècles. Par le biais de quelques hommes, deux mondes se rencontrent, et la civilisation occidentale découvre nombre de savoirs qui lui étaient jusqu’alors inconnus. Parmi ces sciences nouvelles pour les Latins se trouve l’alchimie. La conférence a pour but de décrire le passage de quelques doctrines alchimiques arabes à l’Occident par le biais de traductions latines de traités arabes et de textes directement composés en latin aux XIIe et XIIIe siècles.

 

  En plus d’un diplôme de philologie classique obtenu à l’UCL, Sébastien Moureau a aussi étudié la philologie orientale (arabe, hébreu et sanskrit). Il est nommé aspirant FNRS pour effectuer une thèse de doctorat sur le De anima in arte alchemiae du pseudo-Avicenne. Il en donne en 2010 une édition critique et une traduction, en plus d’en réaliser une étude approfondie. Ses recherches doctorales l’ont mené au Warburg Institute (University of London - School of Advanced Study), et il est à present chercheur post-doctoral à l’Université Nancy 2 (France).  A l’UCL, il a participé au projet FSR sur les « Encyclopédies comme images du monde et comme vecteurs d’échanges intellectuels dans l’Islam et l’Occident au Moyen Age »  et est membre du Centre de Recherche en Histoire des Sciences. Il participe aussi au projet européen « Comparative Oriental Manuscripts (COMSt) » de l’European Science Foundation.

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