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  Naturel et Artificiel

Teintures naturelles et colorants synthétiques
Les problèmes d'un changement technique

Dr. Agusti Nieto-Galan  (Barcelone)

Dans les petits ateliers des artisans teinturiers du XVIIIe siècle se cache un trésor de matières colorantes d’origine animale et végétale. Le secret de leur préparation et de leur fixation sur les fibres textiles, par l’intermédiaire de sels métalliques, se transmet de père en fils. A l’aube de l’industrialisation en Europe, la pratique de cet art acquiert toutefois une dimension nouvelle : le chimiste rencontre  le teinturier.

En 1856,  William Henry Perkin synthétise la mauvéine, considérée comme le premier colorant “ artificiel ”. Il faudra cependant attendre le début du XXe siècle pour constater une substitution effective des matières tinctoriales d’origine naturelle par les colorants de synthèse.  Quels sont les rôles respectifs de la chimie académique et de la chimie industrielle dans ce processus?  Est-ce la victoire d'une 'science appliquée'?    Les traditions artisanales s'avèrent-elles incompatibles avec les couleurs synthétiques? 

En tentant une reconstruction historique de l'utilisation des matières colorantes sur les fibres textiles au cours du XIXe siècle, il s'agit de mettre en perspective les catégories du naturel et de l'artificiel, et de montrer comment des témoins privilégiés de cette introduction progressive des couleurs synthétiques expriment leur confiance en la chimie organique, leur optimisme quant au progrès industriel, mais aussi leurs réticences à l'encontre de la disparition des couleurs naturelles, voire leurs doutes quant aux avantages des produits de synthèse.  

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Agusti Nieto-Galan est chimiste. Après un doctorat en histoire des sciences à Barcelone, il effectue un séjour postdoctoral à Oxford, puis  à la Villette, Paris.  Il enseigne actuellement l'Histoire des sciences à l'Université autonome de Barcelone, et prépare un livre sur l'histoire des colorants naturels entre 1750 et 1860.

 

Les radioéléments naturels et
artificiels du tableau de Mendeleev

  Prof. Jean-Pierre Adloff (Strasbourg)

 En 1999, le tableau périodique comprend 31 radioéléments (éléments sans isotope stable) dont 9 sont naturels et 22 artificiels, parmi lesquels 20 éléments transuraniens. L'emplacement prévu ou supposé des éléments dans le tableau a largement guidé leur recherche ou leur synthèse. La conférence montrera le lien historique entre les progrès de la chimie (et de la chimie nucléaire) et la création de nouveaux éléments. Elle expliquera également les stratégies utilisées pour identifier des éléments présents à l'échelle de quelques atomes seulement, et dont la durée de vie est de l'ordre de la microseconde. Les perspectives actuelles d'extension du tableau périodique seront examinées. L'histoire de certains radioéléments sera contée plus en détail en raison de leur importance ou des circonstances de leur découverte.

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Jean-Pierre Adloff est professeur honoraire de l'Université Louis Pasteur de Strasbourg. Il a été titulaire de la chaire de chimie nucléaire et directeur du laboratoire de chimie nucléaire du centre de recherches nucléaires de Strasbourg, président de la commission de radiochimie de l'IUPAC, expert de l'Agence internationale de l'Énergie Atomique et de l'Unesco dans divers pays, auteur ou coauteur d'une centaine de publications et de plusieurs ouvrages. Actuellement, il est membre du conseil scientifique du Commissariat à l'Énergie Atomique.